C'est qui, Dieu ?

Après la récréation, nous sommes tous assis en tailleur sur le tapis. Nous cherchons une position dans laquelle nous nous sentons bien.

Préparons nos oreilles pour écouter le silence. Assis tous ensemble, nous enchaînons les deux mouvements suivants : nous nous frottons les mains l'une contre l'autre ; nous portons nos mains aux oreilles pour mieux écouter. Nous le faisons d'abord de plus en plus rapidement, puis de plus en plus lentement.

Ecoutons les bruits des autres classes, les bruits de dehors...

La Maîtresse commence à interroger doucement les enfants :

C'est qui, Dieu ?

Silence. Une réponse fuse : "C'est Jésus !"

Avez-vous déjà vu Dieu ?

- Oui, à l'église.
- Je l'ai vu sur la croix !
- Moi aussi !

C'est une image de Dieu qui est sur la croix. (Je n'insiste pas trop, car l'enfant a besoin de représentations, et après tout, s'il croit que c'est vraiment Dieu, pourquoi le brusquer dans ses représentations ?)

Avez-vous déjà vu ma maison ?

- Non.
- Alors, elle n'existe pas ?
- Si.

Peut-on voir le vent ?

- Oui !
- Non !

Est-ce le vent, que l'on voit, ou bien seulement ce qu'il fait bouger ? Nous voyons bouger les feuilles des arbres, mais est-ce que nous voyons le vent qui les fait bouger ?
- Non !

Est-ce que nous voyons la musique ?
Avec nos yeux ?

- Oui, ma maman, elle écrit la musique.

Je montre l'étiquette prénom de celui qui vient de parler :
- C'est toi, ça ?
- Oui.
- C'est toi, ou c'est ton étiquette ?
- C'est mon étiquette.
- C'est écrit Pierre, mais ce n'est pas le vrai Pierre. Ta maman, elle écrit la musique. On voit ce qu'elle écrit, comme on voit ton étiquette. Mais la musique, est-ce qu'on la voit ?
- La musique, et ben on l'entend, on la voit pas !

Est-ce que le vent existe ?

Oui, sion il ne ferait pas bouger les feuilles des arbres. Mais il est... invisible.

Est-ce que la musique existe ? Oui, sinon on ne l'entendrait pas. Mais elle est... invisible.

Est-ce que Dieu existe ?

Je ne donne pas de réponse, je laisse les enfants répondre ce qu'ils veulent sans rien imposer. La croyance en Dieu doit être une intuition et non une obligation.

S'il existe, où est-il, Dieu ?

- Il est au ciel.
- Il est dans l'église.

Est-il ici, avec nous, en ce moment ?

- Oui !
- Non !

Moi, je crois que Dieu est au ciel, je crois qu'il est dans l'église, mais je crois aussi qu'il est ici avec nous, en ce moment. Je crois qu'il est partout.

Je crois qu'il est aussi en ce moment dans mon coeur...

Et je ferme les yeux pour le sentir dans mon coeur...

Je ferme les petites fenêtres de mon corps (mes yeux) et j'ouvre toute grande la fenêtre de mon coeur... Pas besoin de paroles, je suis là, et Dieu est là...

Je n'impose toujours rien. Je fais, mes les enfants ne sont pas obligés de m'imiter.
A ce stade, les enfants sont extrêmement attentifs.

Nous terminons par une petite prière :

Chut ! Je ne fais plus de bruit. Je pose mes jouets et je me tais. Jésus, je fais silence pour t'écouter me parler en secret.

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