LE SILENCE A L'ECOLE

 


 

Dossier en vue de l'épreuve orale professionnelle.

Concours externe de recrutement de Professeurs des Ecoles

Session de juin 1996

UMIASTOWSKA Krystyna


 

SOMMAIRE

 

 INTRODUCTION	 

I. Importance du silence dans la construction de l'enfant

A. Qu'est-ce que le silence ?

1. Essai de définition

Absence de bruit ?

Absence de parole ?

2. "Silences contraints", "silences habités"

B. Les bienfaits du silence

1. Présence à soi-même

Recentration

Le silence, "écrin de la pensée"

Le silence, source de joie

2. Présence aux autres

3. Attention au travail

 

II. Comment favoriser le silence dans une classe ?

A. Du silence extérieur au silence intérieur

1. Nécessité d'une ambiance favorable

2. Le silence vécu ensemble

Silence des enfants

Silence de l'enseignant

Le dialogue silencieux

3. L'exemple de mon stage en C. P.

B. Exercices visant à favoriser une découverte personnelle du silence par l'enfant en maternelle

1. Maria Montessori

2. Hélène Lubienska de Lenval

3."A la ronde des muets"

CONCLUSION

OUVRAGES CONSULTES


 

INTRODUCTION

 

La raison principale ayant motivé le choix de ce sujet est la nécessité que j'ai ressentie, particulièrement au cours de mes stages, d'une ambiance de silence pour un enseignement efficace.

En effet, je suis moi-même "dépendante du champ", c'est-à-dire que, pour me concentrer, j'ai besoin de conditions extérieures favorables, notamment de silence.

D'autre part, ma voix se fatigue facilement et "ne porte pas". Il m'est inutile d'élever la voix lorsque les enfants sont trop agités, j'obtiens alors l'effet inverse de celui que j'escomptais : une plus grande agitation au lieu d'un retour au calme.

Outre le recours à des séances d'orthophonie, j'ai pris conscience de la nécessité dans laquelle je me trouvais d'utiliser des moyens autres que ma voix pour assurer mon autorité dans une classe et créer de bonnes conditions de travail.

Tout cela m'a amenée à m'interroger sur la notion de silence, et sur sa place dans l'acte éducatif, spécialement à l'école maternelle et à l'école primaire. A l'encontre de notre société actuelle, qui semble fuir le silence et se réfugier dans le bruit, nous affirmons que l'école doit s'efforcer de cultiver la disposition au silence.

Ma réflexion s'est alors structurée autour de deux grands axes :

Quelle importance revêt le silence dans la construction de la personne de l'enfant ?

Comment favoriser le silence dans une classe ?

 

I. Importance du silence dans la construction de l'enfant

 

 

A. Qu'est-ce que le silence ?

 

1. Essai de définition

Etudier la notion de silence dans le cadre de l'école implique tout d'abord que nous la définissions dans son sens général.

Le silence est défini par le Petit Larousse comme "absence de bruit", ou "action, fait de se taire", c'est-à-dire absence de parole.

 

Absence de bruit ?

Pour vérifier la validité de cette première définition, nous commencerons par définir le bruit.

Le bruit est un ensemble de sons, généralement dépourvu d'harmonie, mais pas toujours. Il peut s'agir d'un bruit pénible, que l'on subit, tel celui d'un moteur, celui de la sirène des pompiers,... D'autres bruits peuvent être ressentis comme agréables : bruit du vent, des vagues, de la pluie, des cloches d'une église, bruit d'une fête...

Il importe ici de préciser que la perception des bruits est relative à chaque individu. Telle personne peut apprécier le bruit des vagues, et donc le rechercher, tandis que ce même bruit ne sera que subi, voire fui, par telle autre.

Aussi cette définition du silence comme "absence de bruit" ne nous satisfait-elle pas. En effet, nous affirmons que le silence peut être vécu dans le bruit, que certains bruits peuvent favoriser le silence : l'enfant, occupé à écouter un bruit qu'il ressent comme agréable, garde le silence.

Le Petit Larousse cite en exemple le silence de la nuit. Faut-il penser pour autant que le silence serait réservé à la nuit, lorsque plus rien ne bouge et que les êtres sombrent dans l'inaction ? C'est bien à cette définition du silence que se réfère, inconsciemment, le petit Christophe, âgé de 5 ans : "Ben, c'est pour dormir, voyons ![1]" C'est également ce sens que le Romains attribuaient secondairement au mot silentium, signifiant déjà "silence", mais dont un autre sens était "repos, inaction, oisiveté".

Mais ne peut-on proposer une autre définition, celle d'un silence actif, où l'attention de l'enfant , loin d'être oisive, serait sollicitée tout entière ?

 

Absence de parole ?

Les exemples proposés par le Petit Larousse pour illustrer cette définition sont significatifs : Silence ! Taisez-vous ! Le fait de se taire revêt en effet souvent une connotation toute négative dans l'esprit des enfants. Lorsqu'on leur demande ce qu'est le silence, de petits enfants répondent : "Ca veut dire se taire." (Christophe, 5 ans), ou encore : "C'est de pas parler.[2]" (Jean-Baptiste, 4 ans et demi). Le silence est pour eux lié à la contrainte. Comment alors s'étonner de cette remarque d'enfant : "Le silence, c'est bien, mais ça m'ennuie un peu.[3]" (Denis, 8 ans) ?

De plus, l'absence de parole peut dissimuler un véritable tumulte intérieur, dû à un esprit dispersé et agité. Le silence régnant dans une classe ne signifie pas obligatoirement que les enfants soient attentifs. Leur esprit peut être tout à fait ailleurs ; en ce cas, le silence ne sert à rien. Un silence contraint peut être aussi nocif qu'un bavardage incessant. Le vrai silence, au contraire, celui qui est vécu intérieurement, donne toute sa valeur à la parole. "Le silence est la condition même de toute parole [4]", écrit Christiane Chaynes.

Hélène Lubienska de Lenval titre l'un des chapitres de son livre Le Silence [5]de la façon suivante : "Silence n'est pas mutisme", affirmant qu'il se caractérise, non par l'absence de parole, mais par l'harmonie. Il est un mode de présence à soi-même et aux autres.

 

Ainsi les définitions habituelles du silence ne nous satisfont-elles qu'à moitié. C'est pourquoi nous préférons établir une autre distinction que celle du silence et du bruit, ou celle du silence et de la parole. En effet, selon nous, ces trois notions ne s'excluent pas obligatoirement.

La distinction que nous retiendrons est celle qu'établit Chantal de Broissia entre les "silences contraints" et les "silences habités".

 

2. "Silences contraints", "silences habités"[6]

Les silences contraints se caractérisent par l'absence de parole, et correspondent donc à la seconde des définitions du Petit Larousse. Ils sont souvent liés, chez l'enfant, à la peur de la punition. Il s'agit de silences subis par l'enfant. Aussi, dès que la contrainte disparaît, l'enfant se réfugie-t-il dans le bruit. C'est ce que dénonce Maria Montessori :

[...] comme cet état n'est obtenu que dans une atmosphère de contrition, la classe cherche toujours à sortir de cet état moyen d'ordre, pour tourner au désordre ; là, des mouvements de tous genres -incoordonnés et sans but- produisent un bruit, une agitation qui rend la leçon difficile ou impossible ; l'ordre moyen en est troublé. Il faut alors un énergique appel au "silence"[...].. [7]

Il ne s'agit pas de rechercher le silence pour lui-même ; il n'a, en effet, aucune valeur en soi.

De plus, il est des moments où l'enfant a besoin de faire du bruit, lors d'une fête, par exemple, ou d'un goûter d'anniversaire. Et il faut nous réjouir de ce bruit :

Le cri des petits enfants n'est-il pas comparable au chant de l'oiseau ? Qui peut le contrôler ? Et qui osera dire qu'il trouble le silence et ne rend pas gloire au Créateur ? [8]

Mais le silence correspond à un besoin intérieur de l'enfant. Chantal de Broissia illustre joliment cette idée :

Quand les six cousins, du même âge, sont réunis à la campagne, la bande court, saute, crie, se bat, gambade... Souvent à un moment imprévisible, on observe que l'un d'entre eux s'écarte du groupe, sans raison apparente, il retourne vers la maison, cueille une fleur ou contemple une limace. Cet enfant a ressenti l'appel du silence, de l'intériorisation, de la contemplation. Il y répond naturellement, sans contrainte, par nécessité. [9]

Aussi le silence n'est-il pas seulement souhaitable en éducation, mais nécessaire. Il est une disposition intérieure qui rend possible l'acte éducatif.

 

B. Les bienfaits du silence

 

Il est possible de parler un peu du silence...,

seulement, attention !

le silence, lui, parle...,

il est REVELATION. [10]

 

1. Présence à soi-même

Recentration

Le silence permet l'intériorisation, la concentration, la paix intérieure. Il favorise le construction de la personne. Dans le silence, l'enfant se retrouve seul avec lui-même. Le silence révèle l'enfant à lui-même.

Un enfant habitué au silence s'intériorise peu à peu, prend conscience qu'il est une personne à part entière, différente des autres personnes. Il devient capable de dire je.

C'est de ces personnes intérieures qu'a besoin notre société. Paul Guiberteau le rappelle avec force :

Mettre les jeunes debout,

avec suffisamment de force intérieure,

suppose des êtres libres,

capables de juger sans condamner,

d'apprécier et de critiquer l'environnement

dans lequel nous sommes,

de faire des choix personnels mais motivés,

capables de tenir, quelque soit l'environnement,

au-delà des modes et de l'esprit frelaté,

capables d'être des "êtres intérieurs"

c'est-à-dire capables d'une intériorité contagieuse. [11]

 

Le silence, "écrin de la pensée [12] "

La pensée a besoin du silence pour s'envoler. Un excès de mots ne fait que l'emprisonner. Il n'est pas besoin d'être très savant pour comprendre cela. De jeunes enfants le faisaient déjà remarquer : "C'est agréable quand il y a du silence, je peux réfléchir mieux.[13]", confie Olivier, âgé de 9 ans. Et François, du même âge, ajoute : "Le bruit déconcentre celui qui réfléchit.[14]"

 

Le silence, source de joie

Le silence complet ne se prolonge pas indéfiniment, il est souvent de courte durée, mais son intensité est grande. Il est souvent l'expression de la joie : joie intérieure d'un esprit apaisé, tout centré sur un point d'intérêt précis, et en harmonie avec ce qui l'entoure : le mobilier, les autres enfants, l'enseignant, la nature au-dehors, ...

 

2. Présence aux autres

L'enfant, à l'écoute de lui-même, prend conscience de son individualité. Il ressent alors la présence de l'autre comme présence d'une individualité aussi respectable que la sienne propre. L'écoute intérieure entraîne l'écoute extérieure. L'enfant s'ouvre peu à peu, devient plus disponible aux autres.

De là peut naître l'entraide et le désir de mettre l'autre en valeur, c'est-à-dire un certaine disponibilité intérieure à l'autre. C'est ainsi que se crée, au sein d'une classe, des relations harmonieuse, un équilibre général, basé sur le dialogue.

Il importe ici de distinguer parole et bavardage. Le bavardage se définit comme un flot de paroles, souvent futiles. Il est une suite de paroles creuses. Il étouffe la parole, la vide de sons sens.

Mais la parole, quant à elle, c'est-à-dire le propos visant exprimer une idée bien précise, est la manifestation de la pensée, qui a pris forme dans le silence. La parole permet de communiquer aux autres sa propre pensée. Si le bavardage engendre facilement in communication, la parole engendre le dialogue.

Cependant, le dialogue peut s'établir autrement que par la parole, qui peut parfois rompre brutalement le dialogue silencieux qui s'était établi entre l'adulte et l'enfant. L'adulte doit souvent opérer un réel effort sur lui-même pour se taire, mais cela est nécessaire.

 

3. Attention au travail

L'enfant devient également plus disponible à son travail. Sa pensée ne se disperse plus dans tous les sens, il devient capable de se concentrer sur un objectif précis.

Cela lui sera d'autant plus aisé que son corps sera occupé en même temps que son esprit, car l'homme forme un tout, et dissocier corps et esprit mènerait à l'échec.

 

Le silence est donc, plus que l'absence de bruit ou de parole, une certaine disposition intérieure d'écoute et d'attention. Mais s'il est, nous l'avons vu, naturel à l'enfant, le monde extérieur tend à le sortir de cet état et à disperser son attention. Comment créer des conditions favorables à une pratique du silence en classe ?

 

 

II. Comment favoriser le silence dans une classe ?

 

A. Du silence extérieur au silence intérieur

 

Au retour de la récréation, ou le matin en arrivant en classe, l'enfant est dispersé. Avant de commencer le travail, il importe de lui permettre de se recentrer, de rentrer en lui-même, de retrouver son centre intérieur. Il sera alors dans une attitude de disponibilité intérieure et extérieure, propice au travail.

 

1. Nécessité d'une ambiance favorable

Le milieu dans lequel se déroule la journée de classe, c'est-à-dire principalement la classe, doit être un lieu dans lequel l'enfant se sente en sécurité. Il doit être dépouillé du superflu, centré sur l'essentiel, afin de favoriser l'intériorisation, et, par là, la concentration.

Nous ne saurions ici nous abstenir de citer le très beau texte de Mme Lubienska, ouvrant son livre Le Silence :

Dehors il y a le monde. Dehors il y a le bruit. Il y a la hâte, la convoitise, la vanité. Mais la maison ce n'est pas dehors : c'est dedans. Ce n'est pas le monde, c'est nous. Il ne tient qu'à nous de remplir la maison de silence.

Le silence repose, apaise, guérit, console. Il répare les forces, protège la vie , favorise la pensée. Le silence rend meilleur. Lui seul met d'accord l'esprit et la matière.

Irrévocablement associée à l'esprit, la matière peut lui être obstacle ou tremplin, ennemie ou alliée. Prenons cette chaise : si je la bouscule elle se renverse avec fracas ; cette porte, si je la brusque elle gronde avec colère. Mais dès que je les manie doucement, elles m'obéissent sans bruit, parce que je suis leur maître pour autant que je suis maître de moi-même.

Le silence est une conquête sur soi et un triomphe sur le monde. Fermons la porte au vacarme. Laissons la frénésie dehors. Que la maison nous soit un abri. Que les choses obéissantes se taisent. Que nos forces se recueillent. Que notre âme se dilate. Que, soumise en nous-mêmes, la matière obéisse à l'esprit. [15]

La classe doit être un lieu reposant, où l'enfant se sente bien, où il apprendra peu à peu à se familiariser avec ce qui l'entoure, pour que les objets ne soient plus des ennemis, mais des alliés de sa croissance.

 

2. Le silence vécu ensemble

Silence des enfants

Voici une illustration du silence vivant, actif, riche, joyeux, que l'on peut obtenir en travail personnalisé :

 

Des enfants de grande section de maternelle, du cours préparatoire.

Béatrice a installé deux boîtes sur son tapis. Elle en sort des boîtes plus petites, aux couvercles bleus, aux couvercles rouges. Elle va secouer ces boîtes et va regrouper celles qui font le même bruit. Ensuite, elle les classera du plus fort au moins fort. Elle terminera par celles qui ne font aucun bruit. Par cet exercice, Béatrice éduquera ses oreilles.

Par le chant elle prendra conscience des points sonores, des points de résonance de son corps, elle découvrira ensuite que le silence peut l'habiter.

Bibles sort de la classe. Son corps tout entier est dans l'attention qu'elle porte à son geste : ouvrir la porte sans faire de bruit. Sa main s'ouvre, se referme, son regard est dans son geste. Tout se passe en silence.

Caroline prend sa plante avec ses deux mains, elle va la déplacer de sa table à la fenêtre. Ensuite elle ira s'asseoir et travaillera sur sa table.

Tout les enfants sont assis sur le sol. Nous apprenons à écrire. Une lettre rugueuse est tracée sur un papier. Les enfants la touchent en silence avec leurs deux mains, se déchaussent et marchent sur celle-ci. Ils la tracent, les yeux fermés, dans l'espace. C'est le grand silence, tant l'attention est nécessaire.

Pauline caresse très délicatement sa fleur et la contemple.

Que de gestes se font régulièrement au cours d'une journée dans le silence, dans l'intériorité.

La manière dont, moi-même, je vais habiter mon corps, le son de ma voix les inciteront à la découverte du silence.

Nous parvenons ainsi à un silence voulu, aimé, à une écoute de plus en plus fine. [16]

Même dans le cadre d'un enseignement classique, le silence ne doit pas se réduire à l'absence de bruit ou de parole. L'enseignant doit permettre aux enfants d'être actifs au maximum durant les leçons, en prévoyant des temps de manipulation, d'expérimentation, de recherche. L'écoute soutenue dure peu de temps chez l'enfant. Il a besoin d'agir.

 

Silence de l'enseignant

"Il faudrait bâillonner les enseignants." se plaisait à répéter Maria Montessori. Si le ton excessif de cette sentence est sans doute voulu par son auteur, il n'en demeure pas moins vrai que l'enseignant doit apprendre à limiter ses paroles à l'essentiel. "Portée par une voix douce, respectueuse de la tranquillité d'autrui, la parole ne trouble pas le silence : elle l'anime et le met en valeur. [17]" Plus les paroles de l'enseignant seront précises et concises, plus elles seront écoutées et comprises par les enfants.

L'enseignant doit donner aux enfants la possibilité de s'exprimer. Lorsqu'un élève lui pose une question, il peut le faire chercher avant de lui répondre. La mise en commun peut être menée par un élève :

L'enseignant peut demander à chaque élève, à tour de rôle, d'animer la séance collective. C'est un exercice difficile, mais combien éducatif. Il a surtout l'avantage d'empêcher le maître de trop parler. Ses rares interventions seront d'autant plus écourtées : il veillera à ce que l'animateur donne bien la parole à tous et laisse chacun exprimer complètement sa pensée. Il montrera ce qui est positif et aussi ce qu'il conviendrait d'améliorer. Il fera parfois une brève synthèse sur une question étudiée par un grand nombre. [18]

Il est bon que l'enseignant sache se faire oublier lorsque l'élève n'a plus besoin de lui. Il s'agit là d'un véritable exercice d'humilité.

La présence de l'enseignant ne doit pas nuire à la concentration des enfants. Troubler le silence intérieur de l'enfant peut en effet s'avérer désastreux. Chantal de Broissia illustre cette idée par l'exemple suivant :

L'enfant se trouve devant une feuille blanche, le crayon en l'air, indécis, semble-t-il, surtout s'il dit à haute voix : "que vais-je faire ?" Plein d'attention l'adulte suggère d'un mot : "un papillon..." - c'est la catastrophe ! La réaction de l'enfant est vive et brutale. Il rejette tout en bloc, sort de la pièce en claquant la porte, devient irascible. [19]

Le savoir ne doit pas occulter l'enjeu principal de l'acte éducatif, qui est de faire grandir l'enfant :

Ce que le maître sait a peu d'importance. L'objectif est bien que chacun se prenne lui-même en charge, qu'il apprenne à apprendre, qu'il devienne lui-même. Alors, pourquoi parler, pourquoi vouloir toujours faire à la place de l'enfant ? Qu'on lui donne les moyens de travailler et le goût de réussir. Un regard ferme et exigeant, les yeux dans les yeux. Un sourire. Et surtout la ferme conviction que chacun est capable de progresser. Tout cela est plus important que n'importe quel discours. [20]

Ce qui se dit sans mots peut en effet avoir un portée insoupçonnée. Le dialogue silencieux est parfois plus fructueux que le dialogue verbal.

 

Le dialogue silencieux

L'enseignant ne doit pas seulement être attentif à ses paroles, mais également à ses gestes :

[...] parfois, nous sommes étonnés de la vive réaction d'un enfant, c'est oublier qu'ils sont particulièrement sensibles au moindre signe émis par l'enseignant (haussement d'épaules, plissement de la bouche, contraction du visage, ricanement, mouvements des yeux...) Les expressions non verbales perturbent davantage le silence car elles installent chez l'enfant un véritable tumulte intérieur.

Par contre, par un message non verbal (signe de tête, mouvement du corps, geste de la main, sourire, regard...) il est possible d'exprimer l'intérêt porté au travail, de manifester son accord, de secouer l'apathique, de stimuler le lent, de montrer ainsi à toute la classe l'importance et le respect du silence. [21]

Le regard revêt une importance extrême. Bien des choses se disent plus facilement par les yeux que par la bouche :

Requérir le regard d'un enfant par son propre regard, avec douceur, tendresse ou avec les "gros yeux" est d'une efficacité plus payante que la phrase répétée ou la harangue à la cantonade. Et combien moins fatiguant pour tous ! [22]

Les enfants, surtout les plus jeunes, sont beaucoup plus sensoriels que les adultes. H. Lubienska souligne que "l'attention de l'enfant ne [ressemble] pas à celle de l'adulte ; elle est peu sensible aux paroles et aux idées, mais elle se cristallise à partir de gestes.[23]" C'est ce que j'ai pu expérimenter au cours d'un stage en C. P. en novembre dernier.

 

3. L'exemple de mon stage en C. P.

Durant ce stage, j'ai eu la chance d'observer en pratique ce que j'ai décrit plus haut en théorie.

En effet, l'enseignante n'élevait le ton qu'en de très rares occasions, si bien que les enfants étaient très attentifs à ses gestes, ses paroles, son regard.

Pour appeler un enfant à son bureau, elle faisait un signe, ou bien chuchotait son nom. Pour demander le silence au cours du travail personnalisé, elle agitait une petite clochette ; ce signal signifiait "statue" : chaque enfant devait s'immobiliser en silence dans la position dans laquelle il se trouvait. Sans rien dire, l'enseignante observait chaque enfant, et s'il bougeait, elle le regardait ou lui faisait signe. Elle ne reposait sa clochette que lorsque le silence et l'immobilité étaient complets. Les enfants, apaisés, pouvaient alors reprendre leurs activités et l'on n'entendait plus que le bourdonnement joyeux d'un "silence habité".

Elle écoutait beaucoup les enfants, les faisait participer durant les leçons collectives, tirait parti de leurs remarques. Souvent, lorsqu'elle leur lisait une histoire, s'établissait un dialogue spontané avec les enfants. Les enfants, pouvant participer, sentaient que l'enseignante leur faisait confiance. Ils n'avaient pas l'impression que ce qu'ils diraient serait automatiquement une bêtise. Ils avaient la possibilité de s'exprimer, dans la mesure où leur intervention ne troublait pas le calme de la classe.

L'enseignante limitait, lors des leçons collectives, ses paroles à l'essentiel, ce qui rendait les enfants attentifs, simplifiait les notions, et respectait le fait qu'ils apprennent beaucoup, à cet âge, en observant par eux-mêmes, en touchant, en manipulant.

Parfois, durant les travaux manuels, elle passait une cassette de chansons pour enfants. L'esprit des élèves était ainsi occupé, et ils ne songeaient plus à bavarder.

 

Ayant analysé les conditions favorables à l'instauration du silence à l'école, il convient à présent de souligner que, l'attention de l'enfant étant sans cesse sollicitée par mille éléments extérieurs, sa disposition au silence doit être éduquée. Le silence s'apprend. "Ce n'est pas facile de ne pas faire de bruit, il faut le vouloir.[24]", remarquait Charline, âgée de 9 ans.

B. Exercices visant à favoriser une découverte personnelle du silence par l'enfant en maternelle

 

 

Nous voudrions citer ici un passage de L'Enfant, de M.Montessori :

J'entrai un jour en classe en tenant dans mes bras une petite enfant de quatre mois que j'avais prise dans la cour, des mains de sa maman. Le petit bébé était tout serré dans ses langes, comme il était d'usage dans le peuple ; il ne pleurait pas ; sa figure était joufflue et rose. Le silence de ce petit être me fit une grande impression et je voulus communiquer mon sentiment aux enfants : "Elle ne fait aucun bruit", dis-je ; et j'ajoutai, en plaisantant : "Aucun de vous ne saurait être aussi silencieux" (je leur montrai que la petite fille avait les pieds emmaillotés et serrés). Il y eut une véritable stupéfaction chez les enfants qui me regardèrent, immobiles. On eût dit qu'ils étaient suspendus à mes lèvres et que ce que je leur disais répondait profondément en eux. "Mais comme sa respiration est délicate, continuai-je ! Personne ne pourrait respirer comme elle, sans faire de bruit..." Les enfants, surpris et immobiles, retinrent leur souffle. On "entendit", à ce moment, un silence impressionnant. Le tic-tac de l'horloge devint perceptible. Il semblait que le bébé eût apporté une atmosphère de silence comme il n'en existe pas à l'ordinaire. Et cela, parce que personne ne faisait le plus petit mouvement. De là naquit le désir de retrouver ce silence ; ils voulurent le reproduire ; ils s'empressèrent donc, on ne peut dire avec enthousiasme, parce que l'enthousiasme a en soi quelque chose d'impulsif qui se manifeste à l'extérieur, et que cette manifestation correspondait, au contraire, à un désir profond ; mais ils s'immobilisèrent, contrôlant jusqu'à leur respiration. Et ils restèrent ainsi, dans une attitude sereine de méditation. C'est de cette façon que naquit notre exercice du silence. [25]

Ce texte montre bien que l'exemple est mille fois préférable à la contrainte pour apprendre le silence aux enfants.

Nous avons sélectionné plusieurs exercices parmi ceux que nous proposent Maria Montessori, Hélène Lubienska de Lenval, et un auteur contemporain, Denise Durif. Ces exercices ont pour but d'apprendre à l'enfant à "prendre conscience de son corps en tant qu'instrument commandé par l'esprit [26]".Il sera alors plus calme, plus stable intérieurement. Son attention, sa capacité d'écoute en seront facilitées. Il s'agit d'unifier l'enfant tout entier, corps et âme, pour que sa volonté et son corps fonctionnent de pair.

1. Maria Montessori

Un premier exercice consiste à demander à l'enfant une immobilité absolue dans un silence absolu :

Il n'est pas question d'un silence approximatif, mais d'une perfection atteinte graduellement sans qu'un son soit émis, sans qu'on laisse entendre le plus petit bruit, pas le moindre mouvement de pieds, ni de mains, pas même une respiration. Le silence absolu équivaut à une absolue immobilité. [27]

Combien célèbre est l'exercice de la marche sur la ligne, dont voici la description par son auteur :

 

Une fois dessinée par terre une ligne en forme de longue ellipse (soit à la craie, soit en vernis pour qu'elle dure plus longtemps), on marche en mettant le pied entièrement sur la ligne, c'est-à-dire de façon qu'elle semble courir le long de la plante du pied. La disposition exacte du pied est la première chose qu'il faille montrer : la pointe et le talon sont ensemble sur la ligne. En avançant successivement les pieds en cette position, quiconque n'en a pas fait l'expérience a l'impression de tomber. C'est donc un effort à faire, qui conduit à assurer l'équilibre. Dès que l'enfant a assuré sa démarche, on passe à une autre difficulté : les pieds doivent être posés de façon que le talon du pied qu'il vient d'avancer soit en contact avec la pointe de l'autre pied. L'exercice comporte non seulement l'effort pour se tenir en équilibre, mais exige de la part de l'enfant une grande attention pour diriger ses pieds dans la position voulue. C'est une utilisation de l'instinct que nous avons tous constaté chez les enfants, de marcher le long d'un tronc d'arbre ou sur une barre quelconque ; et cela explique le grand intérêt que prennent les nôtres à ces exercices sur la ligne.

Une maîtresse joue du piano, non pour que les enfants cheminent selon un rythme musical, mais simplement pour leur apporter dans les mouvements l'animation qui leur est si utile quand ils doivent faire un effort. [28]

Non moins connu est l'exercice de la leçon de silence :

 

Il me vint un jour l'idée de profiter du silence pour faire des expériences sur l'acuité auditive des enfants. Je les appelai par leur nom, à voix basse, et d'une certaine distance. Ceux qui s'entendaient appeler devaient venir près de moi, faisant le chemin sans bruit. Avec quarante enfants, cet exercice d'attente demandait une patience que je croyais impossible : j'apportai des bonbons et des chocolats pour distribuer à chaque enfant qui m'arrivait. Les enfants refusèrent les bonbons. Ils semblaient dire : "Ne gâte pas notre belle impression ; notre esprit est encore en train de se délecter ; ne nous distrais pas."

Je compris ainsi qu'ils étaient sensibles, non seulement au silence, mais encore à une voix qui, dans le silence, les appelait imperceptiblement. Et ils arrivaient lentement, en marchant sur la pointe des pieds, avec précaution, pour ne rien heurter ; et l'on n'entendait point leur pas. Il fut clair, par la suite, que chaque exercice de mouvement dont l'erreur peut être contrôlée -comme, dans le cas présent, par le bruit dans le silence- aide l'enfant à se perfectionner. Et ainsi, la répétition de l'exercice peur apporter une éducation extérieure telle, qu'il serait impossible d'en obtenir une aussi fine par un enseignement extérieur. [29]

Peu à peu, le leçon de silence s'est perfectionnée. Elle se déroule dans la pénombre. "[...] la maîtresse se met derrière la porte et appelle les enfants, un à un, d'une voix aphone. Chacun se lève, remet sa chaise à sa place sans bruit et va rejoindre la maîtresse sur la pointe des pieds.[30]"

 

2. Hélène Lubienska de Lenval

Dans l'Education de l'homme conscient, H. Lubienska de Lenval propose de nombreux exercices de contrôle des mouvements : verser à boire en décomposant les gestes, se laver les mains, ouvrir et refermer une porte sans faire de bruit, ... Ces exercices ont pour but d'éduquer l'enfant au respect de l'autre. Ils s'inspirent des exercices de vie pratique proposés par Maria Montoir.

Elle reprend également l'exercice de la marche sur la ligne en faisant danser les enfants :

[...] la marche seule et la course ne suffisent pas pour développer cette obéissance des pieds qui symbolise si bien la subordination de la matière à l'esprit. La danse exige plus d'efforts, elle fixe mieux l'attention. [31]

Elle propose aussi de mimer des chants. On en arrive alors peu à peu à la parole, qui prend alors toute sa valeur dans le cadre de cette éducation au silence. Il s'agit de réciter des poésies en accompagnant les paroles de gestes expressifs, aidant à la mémorisation.

Elle modifie quelque peu le principe de la leçon de silence :

J'ai remarqué qu'il était difficile de rester immobile sur une chaise. Après quelques secondes à peine, vous sentez des fourmillements dans les jambes et le dossier de la chaise semble vous rester dans le dos, rendant la respiration oppressée. J'ai donc fait la leçon de silence à la suite des exercices de marche sur la ligne, en faisant asseoir les enfants par terre en tailleur. C'est la position la plus naturelle qui permet aux Orientaux de rester immobiles pendant des heures. Les jambes bien calées et les poumons dégagés. J'avais remarqué, en outre, que la proximité du sol avait une influence calmante. Dans les cas d'excitation ou de crises nerveuses, rien ne vaut ce simple moyen : faire étendre les enfants par terre. [32]

Mes élèves ont eu parfois des classes de quarante et même cinquante enfants, et la porte donnait sur un couloir bruyant. Il leur était donc impossibles de suivre l'étiquette Montessorienne à la lettre. Elles faisaient asseoir les enfants par terre en rond et mettre la tête entre les mains ; à mesure qu'on les appelait, les enfants se levaient et restaient à leur place, debout, immobiles comme des statues. [33]

 

3. "A la ronde des muets"

Dans son livre Quel langage en maternelle ? [34], Denise Durif propose différents exercices sans paroles :

- Jeu d'imitation du geste d'un leader, soit avec reproduction identique au modèle et changement de plus en plus rapide, soit avec légère différenciation par rapport au modèle.

- Jeu d'imitation de mimique ou grimace (même processus).

- Exécution d'une consigne gestuelle simple : se lever, s'asseoir, aller à un endroit montré du doigt, etc.

- Exécution de pas lorsque le leader tourne le dos. [35]

Il est intéressant, par instants, de mettre les enfants par deux pour qu'ils dialoguent en gestes ou en mimiques par imitation, par différenciation ou par question-réponse. On peut également souhaiter que deux enfants s'accordent pour transmettre une consigne aux autres. Les premiers messages ordinaires sont du type : doigt sur la bouche, appel de l'index, haussements d'épaules, langue tirée, oui ou non de la tête. Leur signification est un code social qui est à assimiler, à apprendre, à élargir. Ils peuvent aussi recevoir un sens donné par les enfants eux-mêmes ou convenu avec l'adulte. [36]

Elle propose également des "jeux corporels très simples : fermer les yeux sur un frappé de mains, puis les ouvrir en regardant son voisin sur un second frappé, puis changer de voisin [37]".

 

Tous ces exercices exploitent le silence. Certains utilisent la parole, mais dans un contexte de silence profond, qui lui donne toute sa valeur.

Ils permettent de familiariser l'enfant avec le silence, de lui faire prendre conscience de son rôle apaisant et constructeur.

 

CONCLUSION

 

Au terme de cette étude consacrée à rechercher la place du silence à l'école primaire, quelles conclusions pouvons-nous tirer ?

Le silence joue un rôle d'une extrême importance dans la construction de l'enfant. Il est la condition même de toute éducation. Il est écoute, attention. Il est présence à soi-même et aux autres.

Librement accepté par l'enfant, il lui permet de prendre conscience de son individualité. Il permet à la pensée de se former, et de s'exprimer par le dialogue, qui peut être un dialogue silencieux. Il favorise le respect de l'autre. Il amène l'enfant à se concentrer sur son travail.

Il revient à l'enseignant de créer dans sa classe les conditions favorables à une découverte personnelle du silence par l'enfant, en aménageant un milieu calme, ordonné, sécurisant, en veillant à ne pas troubler lui-même le silence par un excès de paroles, en privilégiant, lorsque cela est possible, le geste ou le regard au détriment de la parole, en instaurant ce que nous avons appelé un "dialogue silencieux" dans sa classe.

Nous avons proposé quelques exercices applicables en maternelle. Il serait intéressant de rechercher quels exercices peuvent être mis en oeuvre en cycle II et en cycle III.

Sans doute serait-il bon de se pencher sur les travaux d'Antoine de la Garderie à propos de la gestion mentale, de l'intériorisation par l'enfant de son propre travail, de la prise de conscience de ses propres processus mentaux. La psychomotricité elle aussi sera à exploiter. Les terrains de recherche ne manquent donc pas.

Faisons aimer le silence à nos enfants, nous en ferons alors des êtres intérieurs, vivant en harmonie avec eux-mêmes, corps et âme, et avec tout ce et ceux qui les entourent.

Soyons des êtres intérieurs pour communiquer cette intériorité aux enfants qui nous sont confiés.


NOTES

[1] Cité dans la revue de l'Airap n°59

[2] Ibid.

[3] Ibid.

[4] C. CHAYNES, "Le Silence", revue de l'Airap n° 59

[5]H. LUBIENSKA de LENVAL, Le Silence. A l'ombre de la parole, Casterman, 1965, p.17

[6] C. de BROISSIA, "Le Silence dans la relation parentale", revue de l'Airap n° 59

[7]M. MONTESSORI, Pédagogie scientifique, tome I, Desclée de Brouwer, 1958, p. 139

[8]C. URBEJTEL, "Le silence en question(s)", revue de l'Airap n° 59

[9]C. de BROISSIA, Op. cit.

[10]Revue de l'Airap n°59

[11]D'après les propos de Paul GUIBERTEAU aux enseignants , "Assises de l'Ecole", 1986, in revue de l'Airap n° 59

[12]H. TROCME-FABRE. Nous n'avons pu retrouver la référence exacte.

[13]Cité dans la revue de l'Airap n° 59

[14]Ibid.

[15]H. LUBIENSKA de LENVAL, Le Silence, p. 13

[16]A. BARRACO, "Le Silence en classes enfantines", revue de l'Airap n° 59

[17]H. LUBIENSKA de LENVAL, Le Silence p. 18

[18]J.-M. DIEM, "Le Silence du maître", revue de l'Airap n° 59

[19]C. de BROISSIA, op. cit.

[20]J.-M. DIEM, op.cit.

[21]Revue de l'Airap n°59

[22]D. DURIF, Quel langage en maternelle ?, Armand Colin-Bourrelier, 1986, p. 37

[23]H. LUBIENSKA de LENVAL, L'Education de l'homme conscient, SPES, 1968, p. 80

[24]Cité dans la revue de l'Airap n°59

[25]M. MONTESSORI, L'Enfant, p. 113

[26]H. LUBIENSKA de LENVAL, L'Education de l'homme conscient p.25

[27]M. MONTESSORI, op. cit., p.75

[28]Ibid., p. 74

[29]M. MONTESSORI, L'Enfant, p. 115

[30]H. LUBIENSKA de LENVAL, L'Education de l'homme conscient, p. 76

[31]Ibid. p.29

[32]Ibid. p. 75

[33]Ibid. p. 76

[34]D. DURIF, op. cit., p. 36

[35]Ibid.

[36]Ibid.

[37] Ibid. p. 37


 

 

OUVRAGES CONSULTES

 

1. Ouvrages

DURIF Denise

Quel langage en maternelle ?

Armand Colin-Bourrelier, 1986.

LUBIENSKA de LENVAL Hélène

L'Education de l'homme conscient et L'Entraînement à l'attention

SPES, Paris, 1968.

LUBIENSKA de LENVAL Hélène

Le Silence. A l'ombre de la Parole

Casterman, 1965.

MONTESSORI Maria

Pédagogie scientifique, tome I

Desclée de Brouwer, 1958.

MONTESSORI Maria

L'Enfant

PICARD Max

Le Monde du silence

P. U. F., 1954.

2. Revues

AUDIC Anne-Marie

"Psychomotricité et éducation"

a) Dans la lumière, novembre 1983

d' ARCY Anne

"Recueillement... rencontre"

b) Revue de l'Airap

Editée par l'Association Internationale pour la Recherche et l'Animation Pédagogiques, Asnières.

n° 20

FAURE Pierre

"La Normalisation"

Communication au IIème Congrès national brésilien Montessori.

Sao Paulo, Brésil, 1976.

n° 59(juillet-septembre 1986)

BARRACO Andrée

"Le silence en classes enfantines"

 

de BROISSIA Chantal

"Le Silence dans la relation parentale"

CHAYNES Christiane

"Le Silence"

· DIEM Jean-Marie

"Le Silence du maître"

THERY Jean-Marie

"La Sève de l'action"

URBEJTEL Colette

"Le Silence en question(s)"

d) L'Ecole et la Famille

G. FAUCONNIER

"Le silence. Les méfaits de son absence", mai 1984.

POITRASSON Marie

"La Pause. Une loi de la vie.", mars 1994.